Les carrières dans le secteur des Life Sciences offrent aux candidats un certain nombre d'opportunités de carrière intéressantes dans des disciplines aussi variées que la biotechnologie et la bio-ingénierie, l'analyse de données, les technologies médicales et bien d'autres encore. Toutefois, une étude récente menée par Gi Life Sciences en collaboration avec la société d'analyse du marché du travail Lightcast montre que l'Europe est confrontée à une importante pénurie de compétences. Ce phénomène est dû à la demande croissante de postes spécialisés, aux changements démographiques et aux progrès technologiques rapides. Nous avons voulu examiner ci-dessous les causes du dilemme actuel.
Pénurie de compétences dans les domaines à forte demande
Notre nouvelle étude montre que les postes clés dans les domaines de la biopharmacie, des technologies médicales et de la recherche/analyse sont tous confrontés à un déficit de compétences de plus en plus important. Alors que les offres d'emploi pour des postes tels que les techniciens de laboratoire et les pharmaciens restent élevées, de nouvelles demandes émergent dans des domaines tels que l'IA, la santé numérique et les technologies médicales avancées. Et tous les candidats n'ont pas nécessairement les compétences adéquates dans ces domaines émergents - dans de nombreux cas, la plupart d'entre eux commencent tout juste à se perfectionner, ne répondant pas encore aux besoins des employeurs en ce qui concerne l'utilisation pratique des outils pilotés par l'IA, les processus de santé numérique, etc. Certains postes ont connu une croissance spectaculaire de la demande au cours des dernières années et il est clair que former aux compétences de demain passe par ces axes clés. Les besoins de recrutement en croissance rapide comprennent des fonctions telles que les techniciens en diagnostic neurologique (+550%) et radiothérapeutes (+150%). Il est intéressant de noter qu'il s'agit de deux domaines qui reflètent spécifiquement les besoins en soins de santé de la population vieillissante de l'Europe.
Les Life Sciences traversent un changement générationnel et une pénurie de jeunes talents qu'il convient d'aborder. Un tiers de la main-d'œuvre des sciences de la vie a aujourd'hui plus de 50 ans (le Royaume-Uni a la main-d'œuvre la plus âgée dans ce domaine), en particulier dans les fonctions techniques et opérationnelles. Cette évolution démographique pose des problèmes pour préserver et transférer l'expertise critique tout en remplaçant les métiers laissés vacants par les retraités. Le risque de tensions supplémentaires sur le marché du travail est grand si les jeunes générations de salariés ne peuvent pas être formées rapidement, et aussi si un nombre croissant de jeunes diplômés choisissent de ne pas étudier les disciplines scientifiques ou de ne pas faire carrière dans les Life Sciences. Dans ce cas, il sera nécessaire de trouver des talents ailleurs. Nos recherches suggèrent que, dans certains cas, cela pourrait se faire en tirant parti des compétences de viviers sous-utilisés. Par exemple, les femmes et les seniors restent sous-représentés dans les postes de direction et les fonctions techniques spécialisées. En outre, il existe un écart important entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l'embauche pour les postes liés à la technologie dans les soins de santé et les Life Sciences. Des fonctions telles que celles de dosimétriste et de responsable/directeur de l'information sur la santé restent dominées par les hommes, et le renforcement des compétences des femmes pour qu'elles puissent occuper ces postes dans les régions où il y a une pénurie de compétences est un moyen d'accéder aux talents dont nous avons besoin.
La requalification et la correction des écarts de compétences sont des défis majeurs.
Comme dans d'autres secteurs, de nombreuses entreprises des Life Sciences s’efforcent d’attirer des profils capables de répondre aux besoins des métiers tournés vers l’avenir. Par exemple, dans de nombreuses régions d'Europe, la demande d'expertise dans des domaines tels que la chirurgie orthopédique et la santé numérique dépasse les capacités de la main-d'œuvre actuelle. Les établissements de soins de santé, les gestionnaires de laboratoires et les autres organisations qui ont besoin de ces talents sont donc confrontés à un choix stratégique. Il faut soit renforcer la collaboration entre les établissements d'enseignement et les organisations proposant des postes dans le domaine des Life Sciences (formation professionnelle, stages et mentorat), soit investir en interne dans la requalification des compétences. Notre nouvelle étude montre qu'il s'agit là d'un défi majeur : elle souligne que 50 % des employés devront se former à de nouveaux métiers au cours des prochaines années et que nombre d'entre eux ont du mal à s'adapter car leurs compétences deviennent rapidement obsolètes en raison de la rapidité des progrès technologiques et médicaux. Les efforts d'amélioration des compétences et le développement ciblé de la main-d'œuvre sont donc essentiels pour combler le déficit de compétences actuel.
Une solution possible pour réduire les écarts de compétences pourrait être une plus grande mobilité de la main-d'œuvre dans le domaine des Life Sciences. Les marchés émergents d'Europe de l'Est (Bulgarie, Hongrie, Lettonie, etc.) gagnent en importance dans les domaines de la technologie médicale et de la biotechnologie. De plus, ils offrent des réserves de talents rentables et qualifiés. Cela se produit à un moment où les hubs traditionnels d'Europe occidentale sont confrontés à une croissance plus lente et à des défis de restructuration. Soutenir une plus grande circulation des talents et des compétences à travers l'Europe pourrait contribuer à améliorer le recrutement du secteur à court terme. Il reste cependant à voir comment cela se passera. Les employeurs doivent investir rapidement dans la formation, l'acquisition de sources de talents diversifiées et l'adoption de modèles de main-d'œuvre flexibles. Sans action décisive, l'Europe risque de se laisser distancer par des concurrents mondiaux comme les États-Unis et la Chine.
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